Une nouvelle année pour le Groupe jeunes : week-end d’intégration au cœur du Haut-Languedoc

C'est au cours d'un week-end d'intégration qui s'est déroulé du 13 au 14 novembre, non loin du petit village d'Avène à Serviès, petite commune perdue au fin fond de l'Hérault limitrophe avec l'Aveyron, au cœur du Parc naturel régional du Haut-Languedoc, que les adhérents du Groupe jeunes de la délégation Hérault de la LPO Occitanie ont pu se retrouver, afin d’apprendre à se connaître et ainsi préparer une année qui se veut riche en activités.

C’est un temps chaleureux qui nous a accueilli et qui a rappelé les mérites de nos régions du sud de France. Désireux d’observer les oiseaux tropicaux peuplant ces montagnes, nous étions armés de nos jumelles et de longues vues pour les plus téméraires. C’est alors que, directement après s’être retrouvés sur le parking pittoresque du petit village, à quelques pas du gîte loué pour l’occasion, une randonnée a marqué l’ouverture des festivités.
Après une courte pause durant l’ascension, où le groupe a fait halte afin de réaliser un point d’écoute et d’observation de la faune environnante, que l’effort fourni s’est révélé encore trop mince pour que la capricieuse mère nature ne se manifeste à nous, du moins pas comme les férus d’ornithologie le désirent.
Plus tard, une fois arrivés au point culminant de notre périple, les longues vues et les appareils photos étaient enfin de sortie. C’est alors qu’un paysage tout droit sorti du Seigneur des Anneaux nous est apparu. C’est à ce moment précis, lorsque les éléments sèment le doute et lancent des débats sur la météo à venir, que l’on reconnait les vrais amoureux de la nature, ceux qui savent l’apprécier en toutes circonstances.
Puis, c’est lorsque cette nature semble dépérir à l’approche de l’hiver, qu’elle semble n’avoir plus rien à nous offrir, qu’elle nous laisse vagabonder dans nos esprits. Elle mène, sans que l’on s’en rende compte, nos pensées sur ces oiseaux qui eux, ont la chance de pouvoir voyager comme bon leur semble vers des contrés ensoleillées qui nous paraissent bien loin. On tente, l’œil rivé sur nos optiques, de savoir si c’est Béziers ou bien Narbonne que nous sommes en train d’observer, à peine reconnaissables en cette saison.
Mais l’heure de la pause déjeuner sonne et les cœurs se ravivent. Une fois adossés à flanc de montagne pour nous protéger de notre très chère tramontane, les discussions en tout genre fusent et le partage de charcuterie et de petits biscuits nous uni un peu plus. Enfin, c’est un vol de 4 ou 5 Vautours Fauves qui semblent nous montrer le chemin, en nous rappelant pourquoi nous étions venus, qui nous invite à poursuivre notre route. C’est après avoir dévié de l’itinéraire de retour, afin de tenter notre chance en forêt en soulevant quelques souches d’arbres ainsi que des rochers, que nous décidons de rentrer et de rejoindre une petite partie du groupe qui avait filé droit au gîte en raison de vieilles blessures, sûrement dues à de précédentes sorties naturalistes réalisées avec intensité.
C'est donc au retour de cette fabuleuse randonnée, pauvre en observations mais riche en partage de savoirs, entre le démarrage du feu pour certains, et la confection de quelques boissons chaudes pour d’autres, que les discussions moins professionnelles ont démarrées. Après quelques éclats de rires clairsemés aux quatre coins de la pièce à vivre, c’est autour de la grande table que fût organisée une présentation solennelle de chaque nouveau membre.
C'est alors que nous avons pu découvrir les profils variés qui composent ce groupe jeunes. C’est entre des étudiants, pour la plupart dans le domaine de la biologie et de la protection de l'environnement, des passionnés de taxons divers ainsi que des salariés et des bénévoles de l’association, que nos mémoires ont été mises à rudes épreuves pour retenir les p’tits prénoms de chacun.
A peine le temps aux premières bières de s’ouvrir qu’il était déjà le moment de déboucher les bouteilles de vins, l’heure de la raclette avait sonnée ! En moins de deux, une demi-douzaine de volontaires s’était occupée de la mission de découpe des fromages achetés pour l’occasion et de la préparation des accompagnements.
C’est après ce banquet, qui n’était pas sans rappeler cette fois-ci un monument du cinéma français (la raclette ayant remplacé les poulardes farcies et les cygnes blancs en 2021) que, comme prévu, nous sommes sortis. Emmitouflés de nos meilleures parkas et de nos très élégantes lampes frontales, nous étions motivés pour observer, à chaud et le ventre bien rempli, quelques salamandres, avant que la fatigue ne nous tiraille de trop.

Un essai qui fût fructueux : c’est une petite bande d’une dizaine Salamandres que nos équipes d’investigation nocturne ont pu trouver en bord de chemin sous la bruine de ce doux pays. Un crapaud, trônant sur sa racine tel l’empereur des batraciens de cette forêt, s’est aussi prêté au jeu de mannequin photo. Un bref cours nocturne a d’ailleurs eu lieu pour apprendre à distinguer ce crapaud épineux des crapauds communs. Après quelques fossés, tas de bois et rochers observés soigneusement, nous sommes rentrés dans notre chaleureuse demeure temporaire.

Pour terminer cette première journée déjà chargée, quelques-uns ont sortis de leur sac et de leurs esprits les meilleurs jeux de veillée qui soient, bien plus sophistiqués que vous pouvez l’imaginer. C’est à partir de ce moment, qu’un à un, les membres de cette fratrie naissante sont allés déposer les armes en montant à l’étage, retrouvant ainsi leurs homologues tombés dans les bras de Morphée plus tôt dans la soirée. Ce ballet de redditions s’est poursuivi jusqu’au milieu de la nuit, lorsque les irréductibles ont enfin abdiqués aux alentours de trois heures du matin.
Le lendemain, c’est une odeur douce de café et de thé qui sont venues se mêler à celle du bois du gîte. C‘est un réveil en douceur qui a certainement conforté les nouveaux avec l’idée de revenir, obligés d’admettre qu’il est bien bon d’être entouré de personnes bienveillantes et d’en profiter au calme, en pleine campagne, loin des tracas et de la conjoncture actuelle.

Une fois les esprits redevenus lucides et les corps requinqués, tout le monde s’est hâté afin de plier au plus vite ses affaires et de participer à la remise en forme de notre demeure déjà regrettée. Puis, comme la veille, une deuxième étreinte est venue serrer nos cœurs, lorsque plus de la moitié du groupe s’est résigné, sur le pas d’une porte de voiture, à partir dès maintenant, histoire de sauver les meubles qu’ils restaient en révisant une ultime fois pour les partiels à venir. Et c’est sans un regard en arrière, à l’instar des 300 spartiates, que le petit groupe de tenaces s’en est allé randonner une dernière fois, ne pouvant se résoudre à abandonner toutes ces châtaignes à leur sort.

Et ils ont eu bien raison messieurs-dames, car c’est l’aigle royal en personne qui les a honoré de son vol et le pic-épeichette qui a chanté pour eux, comme pour louer leur bravoure.
Merci aux participant•e•s pour leur bonne humeur et aux organisateur•trice•s pour leur maîtrise sans faille de notre patrimoine naturel et ses conditions météorologiques.
Par Erik Lafargue
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