Un tour au Domaine Maspiquet labélisé DT&DA

Des Terres et Des Ailes est un programme de la LPO visant à favoriser la biodiversité dans les milieux agricole via l’accompagnement des agriculteurs et agricultrice, la mise en place d’aménagements ainsi que d’autres actions visant à tendre vers et promouvoir une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Dans le cadre de ce programme, nous avons accompagné dix agriculteurs sur la période 2020-2021, ceux-ci ont pu bénéficier d’un diagnostic du potentiel écologique de l’exploitation, d’inventaire de la faune, d’un rapport résumant les observations ainsi que des préconisations et conseils pour favoriser la biodiversité. Finalement, ils ont bénéficié de l’organisation d’un chantier participatif pour les aider à mettre en place l’une de ces préconisations.

Parmi ces 10, Guillaume Alépée est un viticulteur gérant le Domaine Maspiquet se trouvant sur la commune de Grabels. Située en périphérie de Montpellier, l’exploitation offre une grande diversité d’espaces et est très intéressante pour la biodiversité.

Le Domaine Maspiquet est exploitation viticole en agriculture biologique. Plusieurs cépages (différentes variétés de vignes) sont cultivés ainsi que de prairies de luzernes, cela diversifie les milieux en plus de permettre un complément de revenu pour l’exploitation.
De plus, certaines des parcelles sont laissées en friches ou en prairies naturelles, ce qui est très favorable à la biodiversité.
Dans les pratiques, des essais sont réalisés pour mettre en place enherbement des inter-rangs de vignes, plusieurs choses sont testées, le nombre d’inter-rang enherbés (tous, 1 sur 2, etc.), l’enherbement naturel, les semis, etc.
Dans tous les cas, l’enherbement des vignes est très favorables à la biodiversité du sol mais aussi au développement de la flore, des insectes et ainsi des insectivores, mais aussi du reste de la faune qui en plus d’y trouver à manger va pouvoir, pour une partie, y trouver un refuge et parfois aussi un lieu de reproduction. C’est le cas par exemple pour l’Alouette lulu, qui construit son nid au sol, dans l’herbe, c’est un oiseau emblématique des milieux agricole mais dont les effectifs des populations sont en baisse depuis les 30 dernières années.

Sur le domaine, on trouve également des haies, des murets en pierre, des fossés, des ronciers ainsi que des arbres isolés. Tout ceci permet une diversité des milieux et donc favorise l’accueil d'une faune variée.

Ceci nous amène donc à l’inventaire des espèces. On a pu répertorier soixante-six espèces d’oiseaux, deux de reptiles, quatre d’amphibiens et seize de papillons, ce qui fait 88 espèces au total ! Un beau score, d'autant plus qu'une majorité de ces espèces sont protégées ou à enjeux.

Notons qu’il est intéressant pour un agriculteur d’avoir une grande biodiversité sur son exploitation. Les oiseaux insectivores vont par exemple être des auxiliaires pour lutter contre certains insectes nuisibles pour les cultures, notamment la cicadelle, les vers de grappe, etc. Pour chiffrer cet exemple, lors de la période de nourrissage des jeunes, une mésange peut attraper jusqu’à cinq-cents chenilles par jour. De même que pour les oiseaux, les amphibiens, les reptiles, les papillons, les invertébrés du sol, etc. sont tous des auxiliaires des cultures, plus ou moins efficaces en fonction de leur densité, des ravageurs présents, des cultures et des la diversité paysagère alentour. Les chauve-souris sont d'ailleurs également de très bonnes auxiliaires en vignes, notamment contre les vers de grappe (eudémis et cochylis).

L’exploitation a la particularité d’être un domaine-école et reçoit donc régulièrement des étudiants afin de leur apprendre la vendange, la taille et la conduite de tracteur par exemple. C’est dans ce cadre que le 29 septembre, nous avons pu réaliser une animation avec deux classes d’élèves du lycée Frédéric Bazille qui étaient très réceptifs. Ceux-ci ont pu apprendre l'intérêt des auxiliaires de cultures et comment favoriser ces derniers ainsi que toute la biodiversité dans les parcelles agricoles.