2021, une année record de mortalité de Faucons crécerellettes sur les parcs éoliens du Causse d’Aumelas en l’absence de dérogation espèces protégées.

Malgré les dispositifs de réduction de la mortalité aviaire engagés sur l’ensemble des éoliennes des parcs d’Aumelas et sans compter les cas de mortalité des autres espèces à enjeux (dont les Busards cendrés et les Chiroptères) ainsi que les cas non découverts (disparition de cadavres par charognage, non détection par l’observateur, etc.), l’année 2021 s’inscrit comme l’année la plus mortifère jamais enregistrée sur ces parcs pour l’une des espèces d’enjeux impactée sur ce territoire.
En effet, ce sont 12 cadavres de Faucons crécerellettes qui ont été dénombrés sur les parcs d’Aumelas par la délégation héraultaise de la LPO Occitanie entre les mois d’avril et aout 2021, soit 60 cas pour cette espèce et ces parcs depuis le début des suivis en 2010.
Tout au long des suivis, engagés pour le compte de l’exploitant (EDF-RE) par la délégation héraultaise de la LPO Occitanie sur ces parcs depuis 2010, de nombreuses alertes, demandes (y compris à l’égard de Madame la secrétaire d’État à la Transition écologique) et contentieux (pour certains encore en cours) ont été émis (y compris via la LPO France) à l’égard de l’exploitant et/ou des autorités. Pourtant, alors même qu’en 2020 un service de la DREAL Occitanie a produit à l’encontre de l’exploitant un rapport en manquement relatif à l’impact (de ces parcs) persistant et significatif sur les espèces protégées en l’absence de dérogation (CE article L411-2), les autorités environnementales refusent toujours à ce jour d’imposer leur régularisation réglementaire, à savoir la dérogation espèces protégées (DEP). Au-delà du nécessaire besoin de mise en conformité réglementaire, cette DEP nous apparait seule de nature à sévériser l’exploitation des parcs éoliens d’Aumelas à la hauteur des enjeux environnementaux et de statuer sur l’acceptabilité d’une mortalité résiduelle d’espèces protégées.
Considérant ces éléments et singulièrement du constat d’un impact significatif et persistant, malgré le caractère constructif de certaines autres mesures engagées notamment dans le cadre du travail mené de longue date sur ces parcs avec l’exploitant pour y réduire les impacts environnementaux, notre conseil territorial a donc confirmé qu’il ne peut plus en l’état poursuivre les suivis menés pour le compte de l’exploitant sur ces parcs d’Aumelas tant que la demande de DEP n’y a pas été engagée dans un cadre volontaire ou réglementaire.
Cela ne signifie pas que la LPO se désengage du problème. Certains contentieux sont en cours. L’importance des cas de mortalité constatés en 2021 démontre l’insuffisance persistante des dispositifs de réduction de la mortalité, et donc la nécessité de renforcer ces mesures pour les oiseaux mais aussi pour les chiroptères. La délégation héraultaise de la LPO Occitanie a fait différentes propositions en ce sens, lesquelles restent malheureusement à ce jour sans suite.
La délégation héraultaise de la LPO Occitanie tient à rappeler que cette instruction n’est pas le fruit d’un changement de positionnement, lequel a démontré son caractère transparent, innovant et constructif en faveur d’une réduction des impacts sur la biodiversité. Cette instruction s’inscrit au contraire dans la continuité des connaissances acquises dans le temps, des alertes et des mesures engagées, avant même les records d’impacts des parcs d’Aumelas de l’année 2021. Elle n’a pour vocation qu’à s’engager avec cohérence dans l’expertise que notre association peut fournir à l’exploitation des énergies renouvelables, laquelle ne doit pas remettre en question la protection des espèces et des espaces.
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