Des Terres et Des Ailes est un programme de la LPO visant à favoriser la biodiversité dans les milieux agricole via l’accompagnement des agriculteurs et agricultrice, la mise en place d’aménagements ainsi que d’autres actions visant à tendre vers et promouvoir une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Dans le cadre de ce programme, nous avons accompagné dix agriculteurs sur la période 2020-2021, ceux-ci ont pu bénéficier d’un diagnostic du potentiel écologique de l’exploitation, d’inventaire de la faune, d’un rapport résumant les observations ainsi que des préconisations et conseils pour favoriser la biodiversité. Finalement, ils ont bénéficié de l’organisation d’un chantier participatif pour les aider à mettre en place l’une de ces préconisations.
C’est dans ce cadre que nous avons rencontré Marie-Hélène Chassagne, viticultrice. Son domaine, le Mas des Auribelles se trouve principalement sur la commune de Caux, mis à part une parcelle sur la commune de Pézenas.
L’exploitation viticole est labélisée en agriculture biologique, certaines parcelles sont entourées de boisements, de haies ou de vignes et vergers d’autres exploitations. Bien qu’ayant principalement des vignes, l’agricultrice possède également des poules et moutons ainsi qu’une prairie et un boisement sur ses terrains.
Toutes les surfaces, bordures comme cultures, sont naturellement enherbées et l’enherbement est laissé dans l’inter-rang et n’est entretenu que par une fauche l’été. Différents cépages (différentes variétés de vignes) sont cultivés et une réflexion est en cours autour de moyens pour améliorer la qualité des sols grâce à des amendements organiques.
Les paysages de l’exploitation sont relativement variés et de nombreux éléments sont déjà favorables à la faune comme des boisements, des haies, des murets, des arbres isolés et des ronciers. Chacune de ces infrastructures est intéressantes pour la biodiversité. En effet, elles peuvent offrir des cachettes, lieux de nidification, points chauds pour les reptiles ou points de chasse intéressants. Certains oiseaux ont besoin d’un lieu en hauteur pour chasser, ce que leur offre un arbre isolé par exemple.
Néanmoins, les infrastructures humaines ne sont pas à négliger. Certaines espèces sont anthropophiles comme les Faucons crécerellettes, les Hirondelles rustiques ou certaines chauves-souris qui peuvent être amenés à nicher sur les bâtiments humains.
Justement, l’inventaire que nous avons réalisé nous a révélé la présence de ces deux premières espèces. Nous avons compté cinquante-quatre espèces différentes d’oiseaux, trois de reptiles et dix-neuf de papillons. Et une grande partie de ces espèces est à enjeux. C’est le cas du Faucon crécerellette ou de la Pie-grièche méridionale qui on t un enjeu fort. Au total ce sont 76 espèces qui ont été observées, ce qui constitue une très belle diversité !
Toutes ces espèces sont attirées par la mosaïque d’habitat qu’offre l’exploitation et il est donc important de préserver cette diversité paysagère.
Une grande partie des oiseaux présent, ainsi que les reptiles sont insectivores et sont donc des auxiliaires très intéressants pour réguler les insectes souvent phytophages qui pourraient s’attaquer aux cultures.
Le Mas des Auribelles est donc déjà très favorable à la biodiversité, mais pourrait l’être encore plus grâce à l’installation d’un point d’eau, ici, une mare qui est en projet. L’installation de nichoirs peut également être un plus.
C’est pour cela que nous avons installé plusieurs nichoirs sur les parcelles, notamment deux nichoirs à mésanges et un gîte à chauve-souris. Les mésanges et les chauves-souris sont insectivores et peuvent se montrer de très bons auxiliaires en luttant contre le ver de la grappe. Nous avons également donné à l’agricultrice un nichoir multi-espèce pouvant accueillir le Rollier d’Europe puisque nous avons pu en observer plus tôt, ainsi que deux gîtes à chauves-souris et un nichoir à Mésange à placer près de son bâtiment où Marie-Hélène a pu en voir tenter de nidifier à deux reprises.