Parc éolien de Bernagues, un aigle royal percuté : un coût toujours plus désastreux pour la biodiversité et la filière

L’histoire continue malheureusement.

Depuis plusieurs années la LPO Occitanie délégation territoriale Hérault aux côtés de collectifs citoyens de l’Escandorgue, a alerté puis engagé des actions (y compris en justice) pour dénoncer puis lutter contre les impacts écologiques du parc éolien de Bernagues situé sur la commune de Lunas, singulièrement en exploitation autorisée alors que son permis de construire était annulé.

Parmi la vingtaine d’espèces découvertes mortes aux pieds des éoliennes, nous pouvons souligner des fleurons du patrimoine en danger d’Occitanie, tel que le minioptère de Schreibers en 2017, le vautour moine en 2019 ou encore et plus récemment l’aigle royal en 2023 (d’autant que ce dernier concerne le mâle du couple nicheur local). Or, ces dernières espèces sont règlementairement « classées » d’enjeux « forts » à « très forts » en Occitanie et, à ce titre, font l’objet de programmes spéciaux de conservation. Ces programmes, généralement engagés dans le cadre des politiques publiques de préservation de la biodiversité, subissent donc également ces impacts, au même titre que les habitats et les fonctionnalités écologiques de ce territoire (comme par exemple sa fonction de corridor entre les Alpes et les Pyrénées), qui plus est considérant les effets cumulés de l’ensemble des nombreux parcs éoliens sur l’arrière-pays héraultais.

Malgré les innombrables péripéties judiciaires et réglementaires à l’encontre de ce parc depuis plus de dix ans (laissant toutefois entrevoir la possibilité qu’il puisse être démantelé suite à un récent jugement par la Cour de cassation), l'exploitation des éoliennes continue pourtant d’y être autorisée. La LPO Occitanie délégation Hérault regrette par ailleurs que ces impacts significatifs et persistants ne sont pourtant même pas considérés par les autorités environnementales de nature à ce que soit règlementairement imposée à l’exploitant une demande de dérogation à la règlementation sur les espèces protégées, en théorie seule de nature à encadrer ces impacts et sévériser cette exploitation manifestement préjudiciable pour la biodiversité.

Comme la LPO Occitanie délégation Hérault l'a souligné dans de précédents communiqués, ces mortalités d’espèces patrimoniales, et plus généralement les impacts écologiques qui se cumulent, soulignent les coûts désastreux (pour la biodiversité, pour la filière des énergies renouvelables, etc.) du développement éolien lorsque ce dernier est engagé à marche forcée dans le cadre d’une planification territoriale insuffisante et notamment lacunaire quant à la bonne prise en compte des enjeux écologiques. Ce constat prend une résonance toute particulière dans le contexte législatif actuel de simplification et d’accélération réglementaire du développement des énergies renouvelables en France.

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