Le geste « des terres et des ailes » du mois : les bandes enherbées

Dans le cadre du programme www.desterresetdesailes.fr, nous vous proposons tous les mois de découvrir un geste permettant de concilier agriculture durable et préservation de la biodiversité. Ce mois-ci : l’intérêt des bandes enherbées
Pendant de nombreuses années, la poursuite du rendement a fait disparaître l’Herbe de l’agriculture. Considérée comme mauvaise, on l’a arrachée, enterrée ou pulvérisée.
Pourtant les surfaces enherbées sont très importantes dans l’agrosystème. Elles sont utiles pour l’agriculteur, pour la biodiversité et pour l’environnement.
Le premier atout des bandes enherbées est agronomique. Loin d’être improductives,  elles participent à rétablir et/ou à maintenir un bon équilibre de la parcelle.
Elles sont un refuge pour la faune auxiliaire, pollinisateurs, prédateurs, décomposeurs. Tous les cortèges sont présents, même les ravageurs. En effet, la bande enherbée peut servir de zone piège ou tampon si on y installe par exemple des espèces végétales attractives pour les ravageurs de cultures. Enfin, elle nécessite un entretien très léger et est donc rarement un surplus de travail pour l’agriculteur.
Elles sont un aussi un atout pour l’environnement, en réduisant l’érosion du sol et en favorisant la sédimentation ; très utiles par exemple le long d’une route pour éviter les coulées de boue.
Elles évitent aussi les pollutions des rivières et fossés et sont d’ailleurs obligatoires le long des cours d’eau. En effet, les plantes de la bande enherbée vont récupérer les surplus de produits phytosanitaires ou les dérives de pulvérisations avant qu’ils n’arrivent dans les milieux aquatiques.
Enfin, elles favorisent la diversité des paysages et contribuent donc à l’équilibre agro-écologique à l’échelle des territoires et valorisent l’image de l’agriculture.
Le dernier atout est pour la biodiversité et celui-ci est indéniable. Elles permettent la circulation des espèces animales et végétales, elles leurs apportent aussi le gîte et le couvert grâce, entre autre, au fait qu’elles stockent une grande quantité de graines.
La flore attire évidemment de nombreux insectes pollinisateurs, dont il n’est pas nécessaire de rappeler l’importance. Parmi eux, on peut observer un petit insecte volant sur place : il est parfois confondu avec une guêpe, mais celui-ci est en fait un diptère (ordre des mouches) de la famille des Syrphes. Très bon pollinisateurs quand ils sont adultes, les larves accompagnent les coccinelles dans la régulation des pucerons.
On y trouve également des carabes – grands consommateurs de limaces – mais aussi punaises, myriapodes et araignées, plus discrets mais qui sont tous de précieux alliés.
Chez les oiseaux, on peut distinguer le grassouillet bruant proyer qui se régale de manger les graines en tout genre, la bergeronnette printanière qui cherche des insectes en faisant la bascule et l’alouette des champs qui siffle en passant. De plus, les surfaces enherbées permettent à ces espèces de nidifier. C’est d’ailleurs pourquoi il est conseillé de ne pas faucher ces espaces avant le mois d’août ! N’oublions pas que c’est près d’un oiseau sur trois qui a disparu des plaines agricoles en moins de 20 ans !
Une multitude d’animaux et d’insectes sont donc présents dans ces espaces. D’ailleurs tous sont loin d’être cités ici et vous êtes les mieux placés pour savoir ce qui se cache dans vos parcelles. Alors si vous souhaitez partager des observations et nous aider par la même occasion, il est possible de le faire via notre site d’inventaire participatif Faune-Occitanie ou bien avec l’application NaturaList !
Si vous avez des questions ou si vous souhaitez partager vos expériences et/ou observations concernant ce sujet, n’hésitez pas à nous contactez par mail à volontaire.education34@lpo.fr !
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