Le 22 janvier, nous avons reçu une renarde bien mal en point. Le corps couvert de croûtes, les côtes saillantes, les paupières gonflées et fermées. La gale sarcoptique rongeait sa peau et l’affaiblissait à vue d’œil.
Allongée au bord d’une route près de Loupian, les découvreurs n’ont pas hésité à la prendre dans leurs bras et à l’installer dans leur coffre malgré son aspect repoussant.
La gale est une maladie ectoparasitaire : elle est due à des parasites externes et touche toutes les couches de la peau. Elle se caractérise par l’apparition de croûtes écailleuses accompagnées de perte de poils et provoque d’importantes démangeaisons. Prise à temps, cette maladie se soigne très bien. Cette renarde a donc eu énormément de chance d’avoir croisé la route de ces personnes.
La gale étant une maladie contagieuse pour les mammifères, nous la manipulions avec des gants et portions une blouse par-dessus nos vêtements afin de nous prémunir des parasites. Il ne s’agit pas de la même forme de gale que celle qui touche les humains, mais nous aurions pu toutefois la contracter et la transmettre à d’autres pensionnaires.
Cette renarde possède une force de caractère exemplaire. Dès le jour de son arrivée, malgré ses yeux aveugles et ses maigres forces, elle a réussi à s'alimenter elle-même et n’a cessé depuis de manger à sa faim.
Nous l’avons gardée en salle de soins le temps de lui permettre de reprendre des forces et de recouvrer la vue. Le traitement anti-parasitaire étant très efficace, nous avons pu l’installer à l’extérieur, dans l’un des boxes à mammifère, au bout de quelques jours seulement. Sa guérison, bien que longue, n’en reste pas moins spectaculaire. Jour après jour, les croûtes tombaient, laissant apparaître une peau saine. Aujourd’hui, ses poils ont quasiment repoussés.
Il y a deux semaines, nous lui avons administré sa dernière injection et l’avons basculée dans un enclos propre pour éviter une réinfection. Elle sera libérée dès que son pelage aura retrouvé toute sa splendeur.