Yeusaie et changements climatiques

La forêt de Chêne vert (yeusaie ou yeuseraie en français, euse en occitan) est prédominante dans l'arrière pays héraultais. Longtemps exploitée par les charbonniers, pour les fours à chaux, pour nourrir le bétail ou tanner les cuirs, elle a gagné du terrain sur des sites autrefois ouverts et pâturés et est souvent perçue comme pauvre en biodiversité. Elle est pourtant un refuge pour de nombreux animaux forestiers et constitue un habitat plus diversifié qu'une forêt de résineux moins adaptés à ces territoires.
Dans le cadre du programme de valorisation du site Natura 2000 "Gorges de l'Hérault" coordonné par la Communauté de Communes de la Vallée de l'Hérault et animé par la LPO Hérault nous avons organisé une rencontre avec les équipes du CEFE CNRS qui étudient sur le site expérimental de la forêt domaniale de Puéchabon depuis plus de 30ans les effets des changements climatiques sur ce milieu.
Avec une prévision de 30% de pluies en moins à la fin du 21ème siècle, les scientifiques modélisent dès à présent avec des systèmes ingénieux l'impact sur les arbres, la forêt, les sols et la biodiversité.
Perchées sur la canopée, des gouttières permettent de retirer une partie des précipitations saisonnières sur certaines parcelles tandis que des tapis roulant exclus à d'autres endroits la totalité des pluies. Une batterie de capteurs en tout genre (près de 400) permettent à des scientifiques du monde entier d'analyser la respiration de la forêt, sa croissance, sa régénération...
Dors et déjà les scientifiques analysent les réponses de la forêt à ces nouvelles contraintes et phénomènes extrêmes (diminution de la surface foliaire, diminution de la production de glands, perte de densité, vulnérabilité accrue aux incendies...) et commencent à faire des préconisations de gestions pour les exploitants forestiers (30% d'éclaircies annuleraient l'effet de la diminution des pluies).
La structure de la forêt évoluant, les espèces qu'elle accueille seront sans nuls doutes également impactées et s'adapteront elles aussi si les phénomènes ne sont pas trop rapides.
Retrouvez plus d'informations sur ces travaux sur le site du CNRS : http://puechabon.cefe.cnrs.fr/
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