Sortie à Méric

Jehan l'Aucèl nous propose ce compte rendu de la balade au parc Méric, dimanche 6 mars vers 17 h 00

Ce site de 12 hectares a appartenu à la grande famille de la grande bourgeoisie protestante des Bazille dont l'un des  illustres représentants fut le peintre impressionniste Frédéric Bazille. Une de ses œuvres majeure est un portrait de plein air avec comme fond panoramique Castelnau Le Lez, peint en 1864, « La Robe Rose ». Le domaine de Méric doit certainement son nom à l'un des anciens propriétaires du mas, un certain d’Estienne d’Americ, premier consul de notre « bonne ville ». Ce que l'on sait moins, c'est qu'en 1622, lors du siège de Montpellier, les troupes de Louis XIII et le roi lui-même s'installèrent sur les hauteurs de Méric, position dominant notre cité qui avait pris le parti de la Réforme.

Le domaine est revenu à la ville en 1992. C'est aujourd'hui un parc public géré dans un souci de préservation de la biodiversité, en favorisant particulièrement le développement de la flore locale sauvage, option bénéfique à l'avifaune.

Près d'une vingtaine d'adhérents ont répondu à l'invitation du groupe local pour apprendre à reconnaître les chants d'oiseaux sous le houlette d'Alain Jean Loiseau, venu tout spécialement de l'Aude pour animer cette sortie et la soirée à la maison pour tous. Le premier chant au timbre métallique est celui d'une mésange charbonnière qui traversera par la suite l'espace aérien au dessus de nos têtes. C'est ensuite un mâle de fauvette à tête noire qui zinzinule : son chant relativement sonore est très mélodieux. Un autre mâle, plus lointain, affirme lui aussi sa présence pour marquer son territoire. Des sifflements mélodieux nous font lever la tête: quelquesétourneaux pisotent, perchés au sommet d'un cèdre mort. Ces sturnidés ont la fâcheuse habitude d'imiter d'autres espèces.

De nombreux panneaux pédagogiques installés le long du trajet à l’initiative du service de gestion des espaces verts de la ville et de la LPO sont autant d'occasions pour notre guide de fournir des explications sur la biologie des espèces pouvant être observées. Le cri sonore d'un pivert éclate. Quelques trilles trahissent un serin cini, espèce anthropophile peu farouche commune dans les parcs et jardins.    

Nous traversons l'aire de jeu pour descendre vers les bords du Lez par un sentier serpentant sous les chênes verts et les pins.

Un doux gazouillis stoppe notre avancée. Nous sommes aux aguets, mais le rouge-gorgechanteur restera invisible. Cette espèce défend âprement son territoire,  un combat entre mâles se soldant par la mort de l'un des adversaires est monnaie courante.

Deux ou trois gallinules poule-d'eau et quelques canards colverts nagent en toute quiétude sur l'onde claire à hauteur de la pessière sur laquelle se dandine un drôle de canard avec une partie du plumage roux cannelle  : certainement un dendrocygne veuf échappé de la mare du zoo de Lunaret tout proche. Jean-Paul nous fait remarquer au passage une belle orchidée sauvage (Barlia Robertiana) et un séquoia (Sequoia sempervirents). Le chant sonore d'une Bouscarle de Cetti retentit. Rares sont les apparitions de ce sylvidé très sédentaire aux couleurs discrètes. Il n'est pas rare pour un bagueur de reprendre plusieurs fois de suite dans une seule journée le même individu. L'observation d'un épervier en vol et de quelques mésanges à longue queueclôturera cette balade à Méric. Rendez-vous est donné à tous au local de la MPT Frédéric Chopin pour la rencontre mensuelle. 

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