Un faucon pèlerin en pleine croissance
La 7ème rencontre du groupe local de Montpellier, le 10/04/2015, fut consacrée au Faucon pèlerin.
C'est Roland Dallard qui anima cette soirée à partir d'un diaporama sur le statut évolutif du faucon pèlerin dans le Sud Est du Massif Central, Hérault, Gard, Ardèche
Le Faucon pèlerin appartient au groupe des falconidés qui sont caractérisés par leurs longues ailes en forme de faux, leur grosse tête, leurs yeux noirs entourés d'un masque sombre, permettant de limiter la réverbération, leur bec court et très crochu. Ils possèdent aussi une "dent" sur la partie supérieure du bec et une encoche sur la partie inférieure qui pourraient leur permettre d'occire les proies, leur serres n'ayant pas suffisamment de force pour exercer cette fonction.
Ils sont aussi parés d'un "frelon", sorte de "mouche" version faucon (tache claire en haut de la narine) qui aurait pour but de contrôler la pression de l'air dans les narines quand ils font des piqués à 300 km heure.
Si l'on classe les falconidés du plus grand au plus petit, le pèlerin se trouve au centre avec ses 89 à 100 cm d'envergure.
Plus gros que lui sont le Faucon gerfaut, le Faucon sacre et le lamier, plus petits le Faucon d'Eléonore, le crécerelle et enfin le crécerellette.
Il présentent tous un dimorphisme sexuel, le mâle étant d'un tiers plus petit que la femelle. Chez les oiseaux chasseurs ce dimorphisme permet la diversification du choix des proies et donc une plus grande facilité à se nourrir.
L'oiseau se portait très mal dans les années 70, victime de la chasse et des poisons. Ainsi l'insecticide DDT avait pour conséquence de fragiliser la coquille de ses œufs.
Avec l'interdiction du DDT en 1971 et la Protection Nationale des rapaces en 1972, la baisse de la population de faucons pèlerin cessa. Les années 1980 virent se développer les associations ornithologiques et avec elles se répandit une meilleure connaissance des oiseaux ce qui ne pouvait qu'entrainer une plus grande protection.
Cette espèce rupestre est cosmopolite et se déploie en 24 sous espèces. Chasseur d'oiseaux il repère de très loin ses victimes en vol. Après des parades spectaculaires, il nidifie de février à juin et produit des couvées de 2 à 5 œufs. En haute altitude, les couples se dissocient en hiver, le mâle reste sur place et la femelle quitte le secteur, peut-être pour subvenir à ses besoins alimentaires plus importants compte tenu de son poids.
En 1980, 5 sites étaient identifiés, ils sont aujourd'hui 20 dans l'Hérault, 19 dans le Gard, 27 dans l'Ardèche. La productivité est comprise entre 0,5 et 1,7 jeunes à l'envol par couple avec des disparités selon les départements. Ainsi dans le Gard la productivité est plus faible, cela s'explique par un moins bon suivi et des échecs liés au mauvais temps, à la présence de fouines et de grands ducs, à certains dérangements anthropiques (toutefois pas plus qu'ailleurs) comme l'escalade et le tourisme. Mais des mesures de protection existent. Ainsi, des parois d'escalade sont interdites d'accès en certaines périodes. L'étude de la mortalité met en évidence des tirs, des électrocutions, et la présence de parasites.
L'hivernage dans ces zones est en augmentation, l'oiseau se rapproche des hommes dans les villes. Certaines aménagent même des nichoirs, c'est le cas à Paris sur les grands monuments. L'oiseau prédateur de pigeons peut être un allié pour la régulation d'espèces un peu trop bien adaptées à l'homme.
Nous ne verrons sans doute plus le faucon qui avait élu domicile tous les hivers pendant 8 ans sur un balcon sétois, mais si vous débordez de curiosité, sachez qu'une caméra est installée sur la cathédrale d'Albi, occasion sympathique d'espionner l'oiseau nicheur à laquelle cette ville consacre aussi un blog.
Un grand merci à Roland pour son exposé très complet. Guyveline