Le suivi coordonné des dortoirs de Faucons crécerellettes
Le Faucon crécerellette, Falco naumanni, espèce migratrice et coloniale est un nicheur rare en France. Apres un fort déclin, au début des années 80, l’espèce voit une augmentation de sa population, particulièrement en Crau (Bouches du Rhône), qui compte 166 couples nicheurs en 2015. Dans ce contexte de dynamique positive, la reproduction est découverte dans les villages et petites villes de l’Hérault, en 2002 : elle passe alors de 12 couples cette année-là à 171 en 2015. La population française en 2017 est de 425 couples nicheurs.
Espèce grégaire, le Faucon crécerellette forme à la nuit des dortoirs pouvant compter d’une dizaine à plusieurs centaines d’individus. Ces dortoirs, souvent sur des Pins parasols, deviennent conséquents suite à l’envol des jeunes, à partir de juillet. La formation de dortoir, chez les oiseaux, permet de diminuer les risques de prédation, et également d’augmenter l’efficacité de recherche alimentaire, les oiseaux pouvant « échanger des informations » sur la disponibilité des ressources.
Dans l’Hérault, une dizaine de dortoirs sont connus et suivis chaque année. Les dortoirs les plus importants cette année se situent à Cournonsec, Montagnac et Villeveyrac. Un record de 436 Faucons répartis sur les 3 dortoirs en une soirée fut observé. Selon les moyens humains, chaque dortoir est suivi deux fois par semaine et si possible en même temps. En effet, il a été démontré que certains individus changeaient de dortoirs d’une nuit à l’autre, un comptage simultané de tous les dortoirs permet donc d’éviter de compter plusieurs fois les mêmes individus. Le comptage débute un peu avant 20h00 pour de ne pas manquer l’arrivée des premiers individus et finit à la tombée de la nuit. L’observateur se place devant le dortoir, à plusieurs mètres de celui-ci afin d’avoir une vision d’ensemble. Puis il compte à vue le nombre de faucons qui rentrent et sortent du dortoir pour ensuite avoir une estimation du nombre d’individus présents au sein de celui-ci. Cette année, le record est de 300 individus sur un pin à Villeveyrac.
Enfin, chaque année un comptage national coordonné a lieu fin août sur l’ensemble des sites connus du bassin méditerranéen. Ces données permettent de suivre l’évolution des effectifs de l’espèce en période post-nuptiale et d’identifier des secteurs à forts intérêts pour l’espèce.