C’est dans une atmosphère froide mais ensoleillée, après deux jours de pluie intense, qu’un groupe de dix passionnés des oiseaux se sont retrouvés près de l’aérodrome Béziers- Cap d’Agde. Chacun, armé d’appareils photos et de longues vues, était prêt à saisir en vol, l’oiseau de passage.
De l’autre côté de la rue, des tirs de chasseur créaient un contraste à la fois cocasse et navrant. Le ciel, lavé par la pluie, laissait traîner de fins nuages étirés comme ci on lui avait donné un coup de peigne matinal. Les oiseaux, sentant le printemps arriver, se manifestaient. Une mésange claironnait, défendant son territoire.
Nous nous sommes d’abord installés sur le pont au dessus de la voie ferrée, point de vue dominant et avons déplié nos appareils d’observation. La piste d’atterrissage et ses abords offrent une grande étendue plane propice à regarder très loin.
Ce fut, en premier une outarde esseulée que nous aperçûmes à au moins trois cents mètres. Une fois posée, nous ne vîmes plus que sa tête. A notre arrivée, une demi-heure plus tôt, nous avons cru reconnaître un vol d’une vingtaine d’outardes rasant les bosquets dans le lointain. Des mares d’eau plus ou moins grandes, laissées par les averses des jours précédents, étaient prises d’assaut par des groupes de goélands.
Plusieurs vols d’oiseaux migrateurs en V traversèrent le ciel mais nous ne pûmes les identifier.
Une buse, perchée sur un poteau, scrutait tout comme nous l’horizon, à la recherche de sa première proie.
Nous avons dévalé la pente et avons longé la clôture qui entoure l’aérodrome pour rejoindre une zone de maquis clairsemée de genêts en fleurs et de touffes de roseaux séchés. Grâce à la longue vue, nous avons pu admirer un pipit farlousse avec des stries noires sur la gorge et les flans ainsi que ses pattes rouges. Quelques groupes de chardonnerets fendirent l’air comme poursuivis par un ennemi invisible. Un tarier pâtre, tête noire avec un demi-col blanc resta perché suffisamment longtemps pour qu’on puisse le reconnaître et le photographier. Trois ou quatre perdrix longèrent le talus.
Nous nous sommes enfoncés dans un chemin et là une bande d’oiseaux assez gros se posait, s’éloignait, revenait dans un champ labouré, nous pensons que c’était des alouettes des champs.
Retour vers les voitures et nous sommes passés de l’autre côté ( Portiragne) où cachés par la végétation, nous pouvions avoir une vue sur la piste d’atterrissage sans être vu. Une bergeronnette grise courait puis ce fut le tour d’un rouge-queue à tête noire qui voleta et nous pûmes le suivre des yeux un moment, nous offrant un petit ballet aérien. Un oiseau immobile, vu de dos, s’avéra être une buse que l’on distingua de mieux en mieux à chaque déplacement. Une dizaine de pies perchées sur des arbustes rabougris, semblait tenir leur première réunion LPO de l’année. Deux canards colvert traversèrent le ciel ainsi qu’un couple de cigognes.
La matinée avançait, il fallut se quitter bien que le soleil, maintenant au zénith réussissait à nous réchauffer.