La saison estivale approche et avec elle, l'arrivée massive d'oisillons et de jeunes mammifères. Nombre d'entre eux sont ramassés et confiés à nos soigneurs à tort !
Cette année toutefois, nous espérons que ces ramassages seront évités ou diminués ! Nous comptons sur vous pour ne pas écouter votre petite voix intérieure - légitime mais humaine - qui vous dit de ne pas laisser seuls ces bébés sans défense. Dans la très grande majorité des cas, vous ne voyez pas les parents, pourtant ils sont biens là, à vous surveiller anxieusement du haut de leur branche. Ils protègent leurs petits de leurs prédateurs naturels mais que peuvent-ils contre un humain ? A moins de posséder la détermination et le courage des goéland et des corvidés, ils vous observent leur arracher leur progéniture et les cherchent désespérément dans les alentours une fois que vous êtes partis.
* L'émancipation, c'est quoi ?
L'émancipation est un passage obligatoire et très important pour l'oisillon. Il correspond plus ou moins à l'adolescence chez l'humain. Durant cette période, l'oisillon est incité par ses parents à quitter le nid - ceux-ci cessent ou espacent les nourrissages - afin qu'il découvre petit à petit son environnement et prenne son indépendance. C'est une période charnière et difficile mais nécessaire à la survie de l'oisillon. Ses parents ne seront bientôt plus derrière lui pour le guider et il doit profiter de chaque instant à leur côté pour apprendre toutes les astuces qui lui serviront tout au long de sa vie.
* Comment estimer l'âge de l'oisillon ?
C'est très simple.
Un oisillon qui devrait se trouvait encore au nid est nu ou couvert de duvet. Aucune amorce de vraies plumes sur les ailes. Il ne se déplace quasiment pas, ou alors il effectue de tout petits bonds. Si vous trouvez un oisillon correspondant à cette description, il faut obligatoirement le remettre dans son nid. Si vous ne connaissez pas l'emplacement du nid ou que vous ne le trouvez pas, alors vous n'aurez d'autre choix que de le conduire dans le centre de sauvegarde le plus proche et le plus rapidement possible - ils sont très fragiles et doivent être pris en charge rapidement !
En revanche, un poussin en phase d’émancipation n'a quasiment plus de duvet et a déjà de vraies plumes sur les ailes. Le jeune oiseau apprend à voler au sol, il est semi volant et se déplace en voletant sur de courtes distances.
* Quand intervenir ?
Les signes de détresse ci-dessous vous aideront à déterminer si l'oisillon est réellement en détresse ou pas :
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L'animal est au sol, prostré et/ou ébouriffé, les yeux mi-clos.
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L'animal est blessé. Il y a des traces de sang sur les plumes, dans le bec ou le nez. Il boîte ou a une aile qui pend.
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Il est maigre et froid (voir schéma).
Pour vérifier l’état d’embonpoint, il faut tâter le bréchet (c'est à dire l'os vertical au niveau de la poitrine). Si le bréchet est saillant, il faut ramasser l'oisillon. Cela signifie qu'il n'a pas été nourri depuis longtemps et n'est plus sous la garde de ses parents.
* Les rapaces nocturnes
Les rapaces nocturnes sont très concernés par le ramassage de jeunes (Chouette Hulotte, Chouette chevêche et Hibou Petit-Duc...). En phase d'émancipation, ils sautent du nid et, comme les oiseaux diurnes, s'émancipent peu à peu au sol avec l'aide de leurs parents. Une différence néanmoins : durant la journée, ils se cachent au sol et somnolent. A la nuit tombante, ils se réveillent et partent explorer leur univers, trouvent leur première proie, déploient leurs ailes et apprivoisent le ciel.
Leurs yeux mi-clos, leur apathie peuvent les faire paraître en détresse mais il n'en n'est rien ! Comment seriez-vous si un étranger vous réveillait en pleine nuit ? Les signes de détresse cités ci-dessus sont les mêmes pour les nocturnes. S'il l'oisillon se porte bien, la seule chose à faire est de le placer en hauteur afin de le protéger d'éventuels prédateurs ou dangers (route, chat, élagage...). Il n'y a pas d'arbres autour du lieu de découverte ? Les nocturnes peuvent être déplacés de 300m maximum !
Seule exception : l'Effraie des clochers. Les petits n'ont pas de phase d'émancipation et ne sont jamais nourris au sol. Si vous trouvez l'un de ces oisillons, il faut impérativement le remettre dans son nid ou l'apporter au centre de sauvegarde.
* Les mammifères
Les jeunes écureuils, s'ils ne sont pas blessés, peuvent également être replacés dans leur nid. Les mamans écureuils sont intelligentes : elles créent toujours un nid de substitution dans le cas où le nid principal serait détruit. Si l'arbre sur lequel se trouvait le nid a été abattu, il est tout à fait possible de le replacer sur un arbre voisin. Le nid improvisé doit être stable et en hauteur afin de le préserver des prédateurs et de permettre à la maman de récupérer ses petits un à un sans danger.
Les Chauves-Souris peuvent être également replacées, a condition de connaître l'emplacement de la colonie. Dans ce cas précis, il faut placer la Chauve-Souris sur le mur, le plus proche possible de l'ouverture ou directement dans le gîte s'il est accessible.
Afin de vous aider, nous sommes actuellement en train de réaliser des guides complets pour illustrer :
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les cas nécessitant une intervention et ceux n'en nécessitant pas
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le replacement des oisillons et des mammifères
