Chevêche d’Athéna, témoignages suivis
Dans un premier temps, pendant le début de la panne technique, j’ai passé les chants, un CD que j’avais + le CD repasse de Denis. La Chevêche a différents cris et chants. Certains sont caractéristiques. Ils ressemblent à des miaulements ou jappements.
La panne continuant, j’ai raconté comment se déroulait le protocole de repasse pour les inventaires participatifs.
Puis le diaporama a démarré enfin.
Révision : qu’est-ce qu’un rapace nocturne ? Le bec crochu et acéré, les pattes fortes les doigts puissants, les yeux qui regardent vers l’avant, qui n’ont pas beaucoup de mobilité. Leurs têtes qui compensent, peuvent pivoter à 270°dans les deux sens et qui peuvent inverser leur rotation tellement rapidement qu’on peut avoir l’impression que leur regard peut faire un cercle complet. La vue dans l’obscurité. Le repérage des proies grâce à l’ouïe très développée, le disque facial qui renvoie les sons vers les conduits auditifs. La chevêche a la particularité de chasser aussi à la tombée de la nuit et même le jour. Différences entre hiboux et apparentés et les chouettes, les aigrettes dans lesquelles il n’y a pas de canal auditif. Le plumage qui assure un vol silencieux onduleux près du sol pour trouver la nourriture, l’effet de mimétisme, description du plumage et de la zone claire sur le cou…
Là, je crois qu’on a eu la nouvelle panne du projecteur.
Description de l’alimentation : insectes, tipules, coléoptères tels que scarabées, charançons, lucarnes, hannetons, et aussi perces oreilles, cafards, larves, vers de terre, petits rongeurs, et petits oiseaux comme les moineaux. Elles s’adaptent aussi et consomme des batraciens. Pelote de réjection.
Reproduction. Elles sont fidèles autant qu’elles vivent. Elles peuvent vivre 10 ans voire plus longtemps jusqu’à 17 ans. Couvaison avril mai, ponte de 3 à 5 œufs, une seule fois par an, pas de ponte de remplacement, pas forcément une ponte chaque année. Les jeunes éclos en mai juin parfois juillet. Les jeunes se nourrissent seuls à partir de juillet.
Nous n’avons pas pu faire le quizz. Toujours panne technique.
Description de l’oiseau. La chevêche est la plus petite chouette avec la chevêchette. Elle est trapue, semble un peu ronde, la calotte plate, la queue courte, des sourcils proéminents et clairs, les yeux jaunes cerclés de noir. Elle est surnommée la déesse aux yeux d’or. Sa taille est moitié de celle de la Hulotte. D’ailleurs si à une frontière entre terres agricoles et terres boisées elles se rencontrent, la grande tue la petite. Les terres agricoles sont le territoire de la Chevêche et les terres boisées sont le territoire de la Hulotte. Par contre la Chevêche cohabite facilement avec le petit duc.
Classification. La Chevêche fait partie de l’ordre des strigiformes, lequel se compose de deux familles, celle des Tytonidae qui sont les Effraies (18 espèces) et celle des Strigidae où il y a plus de 200 espèces réparties dans 25 genres dont celui Athéné.
Un peu d’histoire sans prétention. Sur nombre de poteries, sculptures et autres objets réalisés au fil des millénaires, on trouve des images de chouettes ou hiboux. La plus ancienne représentation d’un hibou de plus de 30000 ans, a été identifiée dans le sud de la France par l’équipe Chauvet en 1994.Dans la civilisation amérindienne, la chouette en général était considérée comme une sorte de messager circulant entre les morts et les vivants. La grande déesse aux traits de chouette donne la vie et la reprend. Elle transmet la sagesse de l’évolution qui veut que chaque créature vivante renonce à ses prétentions, à l’immortalité, afin que la génération suivante puisse vivre.
Chez les romains, elle était identifiée à Minerve qui symbolisait la clairvoyance.
Dans la symbolique grec, Athéna est une des déesses les plus importantes. Elle était la déesse de la civilisation et protectrice d’Athènes. Elle était déesse des cités grecques, de l’industrie mais aussi des arts agricoles. Elle était déesse de la sagesse et de la guerre. Athéna était souvent associée aux oiseaux et principalement à la chouette, oiseau rusé et observateur, aux yeux perçants, invisible dans l’obscurité, symbole de la férocité et de la sagesse.
Déjà au 5ème siècle avant notre ère, la Grèce avait une pièce d’argent qui sur une face présentait la déesse Athéna et sur l’autre la Chevêche. Sur les drachmes elle y figurait aussi. Et maintenant l’euro grec est estampillé avec la Chevêche.
En Albanie, au 19ème siècle, elle annonçait une naissance.
La Chevêche s’est installée assez récemment en Grande Bretagne où sa population augmente. Pourtant, il y a 200ans elle y était peu présente. En fait elle a été introduite par des marchands qui la ramenaient du continent. Ils la vendaient comme animal de compagnie. Elles étaient championnes dans l’art de la chasse aux cafards.
Jusqu’à une époque relativement récente en Allemagne, Europe de l’est et aussi en France, on alliait les chouettes à la mort et on les clouait aux portes des granges. C’était des oiseaux de malheur. Il fallait conjurer le mauvais sort puisqu’on pensait qu’elles étaient des messagers de la mort.
En Italie, au début du siècle, on lui coupait les ailes et ainsi elles débarrassaient les maisons et les jardins des souris.
Maintenant on la protège. Pourquoi ? Commune il y a une soixantaine d’année, elle a subi un spectaculaire déclin entre 1960 et 1990. Ce fut la conséquence de la destruction de son milieu et des pratiques intensives d’agriculture.
Elle habite proche des humains, dans les ruines, granges, maisons de pierres et aussi des zones rocheuses sur des collines ou petites falaises. Elle se poste sur des bâtis, piquets de vignes, clôtures de haies autour des champs cultivés ou sur les arbres. En effet, elle vit dans les bocages, vergers, prairies à la périphérie des villages. Elle préfère les milieux ouverts et vit sur un territoire de quelques centaines de mètres.
En France, la Chevêche est la chouette la plus présente après la Hulotte. On estime sa population à 11.000 couples, sot 10% des effectifs européens. Elle a un statut d’espèce en diminution
Les actions au niveau national. Elle figure sur la liste rouge des oiseaux nicheurs qui diminuent. Depuis 2012 elle bénéficie d’un plan national de restauration PNR. C’était déjà le cas de 2000 à 2006. Elle est prise en compte au titre d’espèce prioritaire, mais ne bénéficie pas de mesure de protection forte.
Les rapaces diurnes avaient fait l’objet d’enquête nationale de 2000 à 2002. La situation des rapaces nocturnes est bien moins connue.
Des rencontres annuelles réseaux Chevêche/ Effraie se déroulent avec une cinquantaine de participants impliqués. Ainsi même pour la Chevêche qui fait pourtant l’objet d’une mobilisation nationale assez importante, on est incapable de statuer sur l’évolution des populations.
J’ai eu la chance de participer à la rencontre de 2011 au château de l’environnement à Buoux dans le Vaucluse. Un bulletin Chevêche info LPO parait deux fois par an et est en ligne.
Les résultats des inventaires fait au niveau national font apparaitre ces chiffres : 2008, 1180 pour 266 surveillants ; 2009, 1675 pour 382 surveillants ; 2010, 1260 pour 419 surveillants. Il y a eu plus de surveillants mais moins de journées et moins de surfaces explorées…
On dispose aussi d’une étude de 2010. Un questionnaire a été envoyé à 38 centres des soins. 28 ont répondu. Sur 2266 rapaces, 333 Chevêches d’Athéna ont été accueillies suite, surtout, à des ramassages et des causes routières, 215 ont pu être relâchées, soit 64%.
Les actions au niveau local. La LPO Hérault observe les Chevêche depuis 2003. Des nichoirs ont été installés depuis 2005. En 2010, les données de 1970 à 2009 ont été actualisées. Depuis la LPO Hérault étudie cette espèce.
Des inventaires ont été fait par repasse, puis les sites de nidifications ont été recherchés. La repasse a été faite selon un protocole strict. Il s’agit d’une écoute spontanée, et si l’on entend rien, d’un enregistrement que l’on diffuse en nature la nuit. Chant 30s, écoute 1mn, chant 60s, écoute 1 mn, chant 90s, écoute 90s. On stoppe le CD dès l’écoute du mâle. En 2010, la taille de l’étude était trop grande. La prospection visuelle qui en a découlé a donné les résultats suivants : 26 mâles chanteurs, 1 seul couple contrôlé, 4 jeunes à l’envol.
En 2011, 3 inventaires ont été faits par recensements participatifs et toujours avec le même protocole. Résultats : 36 mâles chanteurs sur 39 km2 dans la plaine de Poussan Fabrègues. A zone d’étude égale, la densité des mâles chanteurs est passée de 0.66 en 2010 à 0.92 en 2011. Et ces résultats tiennent compte du secteur de 5 km2 au sud de Cournonterral où un seul mâle a été entendu. L’année 2011 a été une bonne année car la météo était au beau et les observateurs ont augmenté en expérience et en qualité et la zone d’étude a été raccourcie. 9 sites de nidification avaient été trouvés dans du bâti récent ou ancien et des ruines. Pour autant, il faut être prudent quant aux conclusions. Les premières observations se font à partir de 20h30 et avant le coucher du soleil, ente mi-avril et mi-juillet. Dans le même temps, un travail de communication et de sensibilisation est effectué auprès des habitants.
Nous n’avons pas encore connaissance des chiffres 2012.
Cette année, sur des mailles prises de manière aléatoire sur le département, un inventaire participatif a démarré. Martine le 15 mars 2013