Zoom sur les Fauvettes méditerranéennes

Zoom sur les Fauvettes méditerranéennes

Ce soir du 3 février 2017, nous allons grâce à Martine nous concentrer sur un petit passereau, actif aux mouvements vifs qui se cache dans la végétation et dont certains représentants fréquentent nos jardins en hiver. J'ai nommé les Fauvettes et plus spécifiquement les Fauvettes méditerranéennes.

Elles sont 28 espèces dans le monde, on en trouve 11 en France et 8 en Languedoc-Roussillon. Toutes sont protégées.

La fauvette vit de 7 à 9 ans, si ses préférences gustatives vont aux insectes, elle ne néglige pas les graines. Certaines, de retour d'Afrique,  présentent des croutes dures sur les petites plumes du front, qui sont des granules huileuses de pollen d'agrumes.

Voici donc les Fauvettes que nous pouvons rencontrer dans notre région, en dehors de quelques Fauvettes occasionnelles (observées au moins une fois chaque année) babillardes et de Moltoni, et d’autres croisées très exceptionnellement pendant leur migration Sardes, Epervières et de l'Atlas.

La Fauvette à tête noire, cousine du Pouillot, majoritairement sédentaire fabrique un nid fixé par des toiles d'araignées dans haies ou buissons. En dehors des insectes et des baies, elle affectionne aussi les nectars de Mahonia et de jasmin. Le mâle arbore une calotte noire, celle de la femelle est brune. Sa tête est aplatie. Les jeunes quittent le nid après 10 à 11 jours. Elle zinzinule et peut imiter d'autres passereaux, son timbre est flûté, souvent avec un “forte“ final, on l'entend au lever du soleil. Le mâle peut réaliser un nid supplémentaire pour chanter.

La Fauvette des jardins : plus terne, ses mouvements sont calmes et mesurés, son chant au timbre roulé et à la tonalité basse est monotone. Elle fabrique avec herbes et feuilles un nid en forme de coupe qui présente la caractéristique d'être parfois parasité par le Coucou geai. Mais si certains parents s'épuisent à nourrir l'intrus, d'autres sont capables de reconnaître l'œuf du sans gêne et de l'éjecter du nid avant éclosion. Migratrice elle est quasi menacée.

La Fauvette passerinette, furtive, avec sa moustache blanche et son œil cerclé de rouge,  se poste volontiers au sommet d'un buisson dans des pentes ensoleillées pour délivrer son chant aigu et enjoué. Son débit rapide peut nous faire rater les brèves interruptions.

La Fauvette Orphée, un peu plus trapue avec son bec robuste et ses pattes noires,  nous délivre un gazouillis répétitif et sonore. Elle est migratrice.

La Fauvette mélanocéphale: celle-ci fréquente le littoral. Elle porte une capuche noire et est caractéristique avec son cercle oculaire rouge et son cercle orbitaire brun, sa queue arrondie, souvent relevée elle nous confectionne des cris au bruit de mitrailleuse et s'avère être spécialiste du camouflage. Elle est quasi menacée.

La Fauvette pitchou, sur sa gorge hirsute, présente de minuscules tâches blanches; a un cercle orbitaire rouge et nous fait entendre un gazouillis pressé, râpeux avec sifflements.

Pendant son vol nuptial, elle tressaute comme si elle était attachée à un fil ou montée sur ressort.

Cette petite Fauvette est très sensible aux conditions atmosphériques. Ainsi une étude au sud de l'Angleterre avait mis en évidence cette fragilité. De 410 présentes sur le territoire observé, en 1960, sa population était descendue à 11 en 1963 suite à un hiver rigoureux. Elle est en danger en France et quasiment menacée dans le monde. 

La Fauvette grisette : on ne la trouve pas à plus de 1000 m. Elle utilise du crin pour faire son nid et ses jeunes le quittent souvent avant de savoir voler.

Parée d'un cercle péri oculaire blanc et d'un iris sombre, elle est vive et solitaire. Sa calotte est souvent hérissée. Son chant rapide et heurté s’accorde bien avec son activité extrême, s'accompagne d'une danse de Saint Guy sur place et d'une simulation de chute vers un perchoir.

La Fauvette à lunettes, vue de face, semble porter un masque; la base de son bec est orange; ses pattes sont jaunes orangées et son dos brun ocré. Elle affectionne la sansouïre mais son habitat se réduit et elle se trouve en danger en France.

Les menaces qui pèsent sur les Fauvettes ne sont guère différentes de celles qui pèsent sur bon nombre d'espèces : les hivers rigoureux, les incendies, la surfréquentation humaine, la circulation, l’extension des monocultures, fragmentation et perte de l'habitat et la fermeture des milieux. Rien de nouveau donc sous le soleil...

Il ne vous reste plus qu'à ouvrir vos yeux et vos oreilles et à vous entraîner à la reconnaissance de tous ces petits oiseaux.

Guyveline

 

 

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