Le geste « des terres et des ailes » du mois : l’arbre isolé

Dans le cadre du programme www.desterresetdesailes.fr, nous vous proposons tous les mois de découvrir un geste permettant de concilier agriculture durable et préservation de la biodiversité. Ce mois-ci : l’intérêt des arbres isolés.
Nous avons parlé dans les articles précédents des nichoirs et des perchoirs, qui servent à remplacer des éléments naturels qui viennent aujourd’hui à manquer : les arbres. Les nichoirs et perchoirs sont utiles car ils ont un effet immédiat mais ces aménagements restent temporaires et artificiels... La meilleure solution, sur le long terme, reste donc de planter de nouveaux arbres pour nos générations futures. Et si vous avez la chance d’avoir sur votre exploitation de vieux arbres, témoins de notre histoire passée, préservez-les autant que possible ! Car même si ceux-ci peuvent sembler être des obstacles, notamment lorsqu’ils sont placés au mauvais endroit sur des parcelles, il serait dommage de perdre cet élément si utile, qui a mis tant d’années à se développer.
En effet, l’arbre, qu’il soit isolé ou non, est un écosystème à lui seul, des racines au houppier une myriade d’espèces animales et végétales y vivent, à ses dépens parfois. Parmi eux, on peut citer le renard qui creusera un terrier dans les racines, le pic vert qui se servira du tronc pour nicher et manger, le pique-prune lui, vivra dans des cavités. Le gui poussera sur les branches en pompant la sève de l’arbre, le lichen et le lierre ne s’en serviront que de support. Enfin l’écureuil ira dans la cime pour y faire son nid.
La vie de l’arbre et ses avantages seront différents en fonction de son âge : le chêne centenaire sera bien entendu plus intéressant pour la biodiversité qu’un jeune plant fraîchement planté qui servira tout au plus de perchoir.
En plus de leur atout indéniable pour la biodiversité les arbres sont connus pour limiter le réchauffement climatique en absorbant du carbone et lutter contre la canicule en relâchant de l’eau et en absorbant la chaleur mais ils ont aussi des avantages en agriculture.
Même isolé, un arbre a un effet brise vent et apporte de la matière organique. Il évite l’érosion des sols et le ruissellement des eaux, réduit l’effet de la sécheresse et peut être un complément de revenus par la production de fruits ou de bois. En élevage, ils procurent ombre et fraîcheur pour le bétail en été.
Attention toutefois, la plantation d’un arbre doit être réfléchie en fonction de l’objectif et nécessite la prise en compte des inconvénients : place, entretien, chute de branches etc. De plus, il faut comme toujours, être vigilant aux espèces choisies car celles-ci seront efficaces à condition d’être locales.
Il est également possible de sélectionner l’espèce en fonction du type de culture. En viticulture par exemple, le chêne pubescent favorisera la présence d’acariens prédateurs et de guêpes parasitoïdes et le tilleul à petite feuille, en plus d’être très mellifère, favorisera araignées, coccinelles, guêpes parasitoïdes, chrysopes et punaises prédatrices. Tous ces auxiliaires aident à lutter contre les acariens ravageurs, la cochenille, les cicadelles, les pyrales, la tordeuse et les thrips. En maraîchage, l’aulne glutineux peut être un bon choix car il a une forte capacité d’accueil de biodiversité. L’orme champêtre est également une espèce conseillée.
En méditerranée les chênes, l’amandier et le micocoulier sont particulièrement bien adaptés au climat. Si l’humidité du sol est importante, il est possible d’envisager la plantation de frênes ou bien de saules.
Si vous avez des questions ou si vous souhaitez partager vos expériences et/ou observations concernant ce sujet, n’hésitez pas à nous contactez par mail à volontaire.education34@lpo.fr !
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