Expérimentation de nids artificiels pour favoriser le Busard cendré

En 2018, un nid de Busard cendré a été suivi dans une lande de chênes kermès, près de Saint-Pons-de-Mauchiens. Quatre jeunes ont été menés à l’envol cette année-là.
Ce milieu composé de Chênes kermès, de cistes et de genêts est en cours de fermeture. Par conséquent, ce site devenait de moins en moins favorable à la nidification du Busard cendré. Pour tenter de le rendre plus favorable à la reproduction de cette espèce, Jean-Pierre Céret, rapaçologue très actif dans l’Hérault et bénévole à la LPO Hérault, a expérimenté la création de nids artificiels dans des secteurs favorables au sein du Chêne kermès.
Dans cette optique, des zones assez denses ont été sélectionnées avec une hauteur de Chêne kermès comprises entre 40 cm et 1 mètre de hauteur au maximum.
Une trouée de 30-40 cm de diamètre a  ensuite été réalisée en coupant les branches verticales et horizontales de chênes, afin de permettre l’atterrissage de la femelle au sol. Elle est située proche d’un point de repère (arbre, cistes, rocher…) car les sites de nidification semblent se trouver toujours proches d’un élément visuel servant vraisemblablement de repère.

 

Suite à cela, une taille asymétrique de la hauteur du Chêne kermès a été faite. Sur un côté du nid, la hauteur n’excède pas 50-60cm pour permettre à la femelle de s’envoler plus facilement et plus rapidement du nid en cas de nécessité de fuite. Enfin, la cuvette a été tapissée de branche de faux-cyprès (arbres se trouvant à proximité). Après intervention, les branches de Chênes kermès tordues lors du passage ont été redressées afin de refermer le layon et ainsi de limiter le risque de prédation sur la nichée potentielle. Deux emplacements artificiels ont ainsi été réalisés à l’automne 2018.
Le 5 juillet 2019, lors d’une visite de contrôle, une femelle a été levée d’un nid artificiel. Deux œufs et un poussin ont été vus dans le nid que la femelle a agrémenté d’herbes sèches. Dix jours plus tard malheureusement ni la femelle ni le poussin n’ont été observés et il semble qu’un animal ait traversé le nid, lui donnant un aspect plus large et aplati, suggérant une prédation sur la nichée.
Le 14 juillet, le 2nd nid artificiel a été visité et des coquilles d’œufs y ont été retrouvées, prouvant une tentative de reproduction.
Un jeune volant a été capté mi-août sur le site accompagné d’un mâle adulte. Il s’agit vraisemblablement de l’unique poussin de la nichée ayant survécu sûrement passé inaperçu, caché loin de son nid dans le Chêne kermès.
En conclusion, les 2 nids artificiels ont bien été occupés en 2019, alors que le nid naturel historique connu ne l’a pas été. Cependant, le taux de réussite est très bas avec 1 seul jeune à l’envol, probablement en raison d’une forte prédation sur le site. Des mesures de protection du nid pourraient être envisagées l'an prochain ainsi qu'une méthode de contrôle de ces derniers moins invasive.

 

Remerciement à Jean-Pierre Céret pour sa passion pour les rapaces et son implication pour favoriser leur reproduction.

Rédaction : C. Montegu

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