Pas que des oiseaux

1er mars 2015, dix heure moins quart au cimetière de Saint Lazarre …  Je fais mon petit tour habituel  quand huit drôles de dames enrubannées de foulards douillets, habillées de blousons chauds et équipées de jumelles et de boites à trésor arpentent les allées. Quelle étrange promenade pour un dimanche matin !

Mais que font-elles ?

Elles espionnent visiblement mes voisins emplumés…  et avec enthousiasme semble t-il : « oh regarde celui là ! » … ça, c’est parce qu’elles ne m’ont pas encore vu ! Je suis bien plus élégant, plus souple et plus futé ! Enfin, je dis ça modestement…

Elles fouinent au sol et observent avec attention mes restes de repas. J’en profite pour me faufiler et récupérer un cône avant de retourner me cacher dans les hauteurs. Hop ! Ni vu, ni connu… Pendant ce temps, elles se sont attardées à observer un serin qui s’époumone avec passion au sommet du cyprès voisin.  Leur rapprochement me gène : j’aimerais bien petit-déjeuner en paix !

L’une d’entre elle a aperçu mes traces de griffes sur le tronc ; elles se rapprochent… je file aussi vite que possible : une glissade, un petit équilibre sur le côté avec ma belle queue flamboyante et hop !  je rebondis sur le cyprès voisin et tout ça sans lâcher une seconde mon précieux cône ! L’écorce est rugueuse et tendre tout à la fois sous mes pattes m’offrant une accroche parfaite pour les situations d’urgence. Que c’est agréable !

«  Vous avez vu ?! un éclair roux dans l’arbre … Je suis sûre que c’est un écureuil ! »

Et moi qui voulait être tranquille … la voilà qui s’amène par là.

« Oh, le voilà ! … comme tu es beau ! »

Mais bien sûr !

« Pourvu que j’ai le temps de te prendre en photo ! … attend un peu mon p’tit gars … juste quelques instants… »

Pas de problème, moi je casse la graine. Et cette dame avec son gros œil m’intrigue un peu.

J’observe. Ah oui, mais non ! Les autres arrivent aussi ! Une, ça passe… mais pas toutes ! Je reprends mon petit déjeuner sous la patte et en quelques bonds, je me cache hors de leur vue.

Un vent de déception souffle au pied du tronc.

Au revoir Mesdames !  Vous aurez peut-être le plaisir de rencontrer mon cousin dans la partie nord-est du cimetière. Il monte toujours au même arbre depuis des mois et laisse beaucoup de traces derrière lui, vous aurez vite fait de trouver le chemin de sa maison. Annayk TOULOUSE. LPO Isère

                                                                                                                         

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