Rencontre cente de soins

Rencontre centre de soins

Le 07 novembre, le groupe local de Montpellier accueillait le président de la LPO Hérault, Pierre Maigre pour un retour sur l'histoire du centre de soin de Villeveyrac.

Au moment où le ministère de l'écologie prend des mesures plus que contestables en direction des animaux sauvages (tir du loup, tir d'effarouchement des vautours, autorisation de destruction de phoques dans la Manche) où les braconnages se perpétuent (lynx) où des bouquetins parce qu'ils risqueraient d'être porteurs de la brucellose doivent être massacrés, où les ours des Pyrénées sont en voie de disparation, Pierre Maigre à travers la présentation de deux ouvrages ("Un homme parmi les loups" de Shaun Ellis et "la rivière aux castors" d'Eric COLLIER) voulut nous rappeler que l'homme pouvait aussi vivre en harmonie avec l'animal.

A l'origine du centre de soin, on trouve un petit groupe de personnes motivées, parmi lesquelles Maëlle et Lucie, aujourd'hui  soigneuses au centre et rencontrées en 2007, de partenaires locaux et institutionnels, d'adhérents impliqués, pour que naisse au printemps 2012 après moult péripéties et rebondissements, entre promesses, échecs et engagements le centre de soin de Villeveyrac, actuellement l'un des plus grands de France. Il est composé d'un bâtiment de 250 m2, comprenant une cuisine, une infirmerie, une salle de quarantaine (en cas de problème sanitaire), un local technique où est stockée la nourriture, une salle de réunion et un espace de repos. Le terrain représente un périmètre de 7000 m2, où sont installées 15 volières (espaces de réadaptation et de réhabilitation) et 5 box pour les mammifères.  Des travaux d'extension (+3000m2) sont en cours de réalisation.

Son ambition est de soigner les animaux sauvages et de les relâcher dans la nature.

Mais le centre exerce aussi d'autres fonctions : collecter de l'information sur les causes d'accueil , il est ainsi un auxiliaire de l'épidémio surveillance, sensibiliser le public, veiller au braconnage et assurer une médiation sur la faune sauvage avec le grand public.

Par le don des cadavres au Muséum National de Paris, il contribue aussi à la recherche sur la génétique.

En 2013, 73 personnes ont assuré le fonctionnement du centre. La législation d'un centre de soin est très stricte, les infrastructures doivent être aux normes, les personnels certifiés, les visites sont interdites et il n'est pas possible de garder un animal handicapé. C'est pourquoi beaucoup d'oiseaux qui ne pourront pas être relâchés dans la nature où ils seraient inévitablement condamnés, doivent être euthanasiés. Cette mesure ne satisfait pas l'association qui développe aujourd'hui une réflexion en vue d'un partenariat avec des parcs animaliers afin que des animaux handicapés puissent continuer de vivre et contribuer par exemple à la reproduction de leur espèce.

Depuis son ouverture le centre a accueilli plus de 4500 animaux. Parmi eux beaucoup de jeunes Martinets, de Goélands leucophées, de Chardonnerets et de Hiboux petits ducs. Ces derniers quittent souvent le nid avant de savoir voler aussi se retrouvent ils au sol. Ils paraissent bien vulnérables au badaud qui les croise, alors qu'ils continuent d'être nourris par les adultes. Ces personnes croyant bien faire les enlèvent à leur milieu et les amènent au centre de soin alors qu'il suffirait de les remettre sur une branche. La médiation avec le public et son éducation a permis en 2014 de réduire ces accueils inutiles et complexes.

Le centre a reçu également quelques espèces plus rares comme le Vautour , l'Aigle botté et l'Outarde canepetière, ainsi que des mammifères et des reptiles (tortues d'eau douce autochtones).

Bien qu'il accueille un nombre important d'oiseaux, un centre de soin a toutefois un impact limité sur les espèces. En effet la plupart des espèces accueillies sont courantes et le soin apporté à certains ne viendra pas influer sur l'équilibre de la population. Pourtant à travers cet acte c'est toute une humanité qui s'exprime et qui transmet un symbole de paix et de vie.

Participer au relâcher d'un oiseau est un moment fort à partager qui produit un élan vital dans ces périodes de morosité écologique.

Merci donc à Pierre Maigre et à toute l'équipe du centre de soin de porter ce projet avec joie et détermination depuis ses origines.

 

 

 

 

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