Amoureux de la nature : bons conseils pour une relation longue, saine et vertueuse

Chers naturalistes passionnés, les oiseaux chantent, les canards quittent nos contrées, place aux rolliers et autres oiseaux migrateurs estivaux. Les nids se construisent, les couples couvent et une nouvelle saison de reproduction est en route !
Cette période de l’année est charnière pour les espèces. Il leur faut trouver l’endroit parfait pour pouvoir couver puis élever les oisillons en toute quiétude. C’est malheureusement aussi à cette période que les oiseaux sont les plus sensibles au dérangement. Un abandon du nid pour quelques heures et ce sont des œufs qui ne sont pas sûrs d’éclore ou bien des poussins qui sont susceptibles d’être prédatés. Et, à plus grande échelle, une menace de plus sur l’avifaune. C’est pourquoi nous faisons appel à votre plus grande vigilance et bienveillance au cours des prochains mois lors de vos observations.
Dernier exemple d’ampleur en date, le tournage du dernier film de Nicolas Vanier. Un vol de repérage en ULM sur une zone protégée avait malheureusement causé une perte de 11% de la nidification (selon FNE) sur la population française de Flamant Rose. Il s’agit d’un exemple qu’il est heureusement difficilement reproductible pour le grand public.
Cependant des dérangements, à première vue de moindre ampleur, tel qu’un affût trop proche du nid, une répétition récurrente des observations ou une communication trop importante sur le positionnement d'un nid peuvent avoir des conséquences catastrophiques sur des espèces aux effectifs faibles tels que l’Aigle de Bonelli ou encore la Pie-grièche à poitrine rose.
Quelques astuces et règles de bonnes conduites sont à respecter lorsque l’on pratique la photographie naturaliste.
Être à l’écoute des oiseaux, cris d’alarme répétés ou envols à votre approche sont autant de signes du dérangement que vous êtes en train d’occasionner.
Observez les oiseaux oui, mais ne rentrez pas dans leur intimité… Les colonies, les dortoirs et les aires d'alimentation importantes ne doivent jamais être perturbés.
Évitez tout type d’attraction sonore tel que le pishing ou la repasse. Cette dernière est une méthode efficace pour repérer les oiseaux. Cependant elle ne doit être utilisée qu’à des fins scientifiques et avec parcimonie. Feindre la présence d’un autre oiseau à proximité de son nid peut évidemment causer du stress chez les oiseaux territoriaux, mais aussi une dépense énergétique inutile et potentiellement préjudiciable pour se mettre en quête de l’intrus.
Il est toujours intéressant de connaître la position du nid d’une espèce dont les effectifs sont en difficulté, mais pensez à vous en référer aux organismes compétents en matière de protection de la nature et à rester discret sur votre découverte.
Si vous êtes photographe, ne cherchez pas le cliché parfait en dénudant la végétation autour du nid, c’est cette même végétation qui a induit le choix du site afin d'opérer un camouflage visuel pour se prémunir des prédateurs.
En bref, l’épanchement grandissant de la population pour la nature est une bonne chose au sens large, mais partir à la découverte de notre formidable biodiversité ne doit pas se retourner contre elle-même. Si nous voulons en profiter encore longtemps, profitons prudemment !
Rédaction PB. Machaux
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